Les perroquets peuvent-ils passer l’hiver dehors ?
- Monsieur Perroquets

- 9 nov.
- 4 min de lecture

Beaucoup d’entre vous s’inquiètent de savoir si leurs perroquets peuvent passer l’hiver dehors, dans leur volière extérieure. Aujourd’hui, je vous donne toutes les clés pour que cette période, souvent stressante je vous l’accorde, se passe au mieux.
Pour commencer, les perroquets sont des animaux homéothermes, c’est-à-dire que leur température corporelle doit rester constante, quelle que soit la température extérieure.
Leur organisme dépense donc beaucoup d’énergie pour maintenir une température moyenne d’environ 40 °C, aussi bien face au gel qu’en période de fortes chaleurs.
Intéressons-nous maintenant à l’anatomie des perroquets. Ces oiseaux possèdent un plumage dense et complet, couvrant presque tout leur corps, à l’exception de quelques zones naturellement nues comme le bréchet, la base des ailes ou la face chez certaines espèces (notamment les aras). Les plumes jouent un rôle essentiel dans la thermorégulation. Le duvet, couche interne des plumes, agit comme un isolant à la fois contre le froid et contre la chaleur. Un plumage sain, complet et entretenu est donc la première protection du perroquet contre les écarts de température. À la fin de l’été, les oiseaux renforcent et étoffent naturellement leur plumage par le biais de la mue pour se préparer à l’hiver : c’est une période cruciale pour leur future résistance au froid. Le renouvellement du plumage est essentiel pour que les plumes conservent toute leur efficacité.
Ensuite, les perroquets adaptent leur quotidien et deviennent souvent moins actifs l’hiver, car maintenir leur température corporelle est très énergivore. Ne vous inquiétez pas s’ils paraissent plus calmes ou s’ils se tiennent « en boule » : c’est une posture normale de conservation de chaleur. Lorsqu’ils dorment ou se reposent, ils ébouriffent leurs plumes pour emprisonner de l’air chaud et ne laissent dépasser que le bec et les pattes, qui deviennent alors les deux seules zones de déperdition thermique (il arrive même qu'ils passent la tête sous l'une des deux ailes et qu'ils se tiennent sur une seule patte pour encore diminuer les pertes de chaleur, c'est dingue) ! Des tremblements peuvent aussi être observés chez les oiseaux. Pour autant, ce n’est pas un signe d’hypothermie. En effet, les spasmes sont liés à la thermorégulation (dans ce cas, les oiseaux doivent créer de la chaleur) sans qu'ils n’aient véritablement froid. De plus, d’autres causes peuvent aussi entrer en jeu comme l’état émotionnel de l'individu. Vous l’aurez compris, un perroquet en bonne santé, bien nourri et au plumage complet peut affronter le froid sans problème et développe des "stratégies" pour maintenir sa température corporelle.
Nous pouvons cependant agir pour les aider et leur offrir du confort. En effet, quelques installations peuvent être mises en place. Contrairement aux idées reçues, les perroquets supportent très bien le froid, à condition d’être protégés du vent et de l’humidité. L’idéal est de leur offrir un abri fermé, sec et bien isolé où ils pourront se réfugier d’eux-mêmes si le temps devient mauvais.
Lorsque les températures restent négatives plusieurs jours d’affilée (au-delà de 4 ou 5 jours), un léger chauffage d’appoint peut être envisagé, surtout la nuit, dans l’abri, lorsque les oiseaux sont inactifs pendant plusieurs heures.
Quelques précautions sont alors indispensables :
• L’installation doit être sécurisée contre la curiosité destructrice des perroquets.
• Évitez ABSOLUMENT les chauffages à bain d’huile et tous les appareils contenant du Téflon, dont les vapeurs sont immédiatement mortelles pour les oiseaux. (Je vous invite d’ailleurs à consulter mon article dédié au danger du Téflon.) Évitez également les lampes infrarouges produisant de la lumière, qui semble gêner les oiseaux.
• Le chauffage ne doit pas créer un fort contraste thermique : il doit seulement maintenir l’abri hors gel, afin de prévenir les engelures, première cause de nécrose et d’amputation des doigts chez les oiseaux.
Pensez aussi à protéger les parties extérieures exposées aux vents dominants et froids à l’aide de plaques de polycarbonate ou de PVC transparent. Cela laisse passer la lumière tout en bloquant les courants d’air. Les oiseaux pourront ainsi continuer à profiter de leurs sorties à volonté et les plus téméraires continueront de prendre leur bain ! Pour les perroquets qui vivent en intérieur mais qui ont un accès limité à une volière extérieure (comme les miens), il est tout à fait envisageable de continuer à les sortir si la volière est abritée du vent et des intempéries. Ils peuvent profiter de ces sorties quelques heures pour se défouler, même lorsqu’il fait froid si il le temps est clément.
Comme évoqué précédemment, durant cette période délicate, les besoins énergétiques des perroquets augmentent fortement. Une alimentation variée, riche et équilibrée devient plus que jamais nécessaire pour y répondre.
Voici quelques points clés :
• Augmentez légèrement la part d’oléagineuses (comme les noix, les amandes, ou les noisettes) et de graines sèches pour leur permettre de constituer des réserves de graisse. L'ajout de céréales (riz complet, avoine, orge, millet, quinoa, sarrasin) et de légumineuses cuites (lentilles, pois chiches, haricots azuki, haricots mungo) peut également s'avérer bénéfique afin de fournir des calories pour lutter contre la déperdition énergétique. Bien qu'il faille éviter l'excès de gras, l'hiver peut justifier un léger apport calorique supplémentaire, et les céréales et légumineuses cuites y contribuent de manière saine.
• Surveillez les apports en vitamines, en proposant régulièrement des fruits et légumes (même si leur consommation est moindre à cette période) et notamment la vitamine A, souvent moins disponible en hiver du fait du manque de soleil et donc d'une exposition aux UV plus faible. Petit conseil : l’ajout d’huile de foie de morue dans leurs rations est une excellente solution naturelle pour maintenir un bon apport en vitamines A, E et D3 si essentielles pour le métabolisme des perroquets.
En conclusion, l’hiver n’est pas une fatalité pour les perroquets, c’est avant tout une période d’adaptation naturelle, qu’ils savent très bien gérer si leurs besoins fondamentaux sont respectés.
Nous pouvons agir pour les accompagner à affronter cette période complexe. Un abri bien conçu, une alimentation adaptée et une surveillance attentive sont les trois piliers d’un hiver serein en volière extérieure. Avec un peu de préparation et beaucoup d’observation, vos oiseaux pourront continuer à vivre dehors tout en restant en parfaite santé et vous, profiter du plaisir de les voir évoluer en extérieur, même sous les premiers flocons.
